Katmandou

09 août, arrivés à Katmandou de nuit sans encombres. A l’aéroport, peu de changements, 5 nouvelles machines, dont 3 en panne, pour faciliter la réalisation des visas. On obtient notre VISA manuscrit 90 jours rapidement.

Puis c’est le moment de récupérer nos deux sacs à dos sur les fameux tapis roulants, qui s’arrêtent, redémarrent et s’arrêtent encore. Beaucoup de téléviseurs derniers cris (grand format, LCD, etc.) et toutes sortes de marchandises high-tech défilent sur les tapis. Ce sont les emplettes des népalais de retour du Qatar où ils sont nombreux à travailler. Il y en a autant que les bagages. Il y a finalement assez peu de touristes à l’aéroport, sûrement la saison. C’est la mousson!

Il y avait bien quelqu’un cette fois pour nous chercher à l’aéroport, Dixit, le fils de Panta, notre ami népalais. Sur la route, la danse folle des petits taxis népalais est toujours au rendez-vous. Nous sommes subjugués par le ballet des véhicules, tels des funambules, obligés de se croiser sur un fil de route trop étroit. Les agents de la circulation, en chefs d’orchestre zélés mais maladroits, essaient de rétablir l’ordre mais rien n’y fait… Ils font penser à des épouvantails, c’est dire qu’ils ont surtout un rôle psychologique pour ceux qui les mettent en place. Néanmoins, le tout fonctionne toujours étonnamment bien, ce serait presque fluide! Les jeux de klaxons et de phares semblent presque familiers lors de cette seconde arrivée à Katmandou, de nuit. On les interprète comme de vrais phrases « [Biiiiipp!!!] Tu m’as vu ? – [Flash Flash] Je t’ai vu!  – [Biiiiipp!!!] Ok alors je double ». L’étude comportementale des taxis népalais pourrait donner du fil à retordre aux sociologues en mal de nouveaux terrains de jeux! La balade nocturne est très agréable, le taxi se faufile habilement, on retrouve des odeurs, une chaleur moite, les chiens, les vaches et les détritus.

Nous prenons nos quartiers dans une chambre sobre mais confortable de la Guesthouse du Monastère de Shechen. La simplicité de cette pièce cadre bien avec notre projet : démarrer à vide avec l’essentiel, ensuite remplir, construire…

Stupa de Bodnath en travaux
Stupa de Bodnath en travaux

Le lendemain, nous commençons par le petit pèlerinage rituel autour du stupa de Bodnath et des gompas (monastères bouddhistes tibétains) alentours. Crochet par la cour de l’un des monastères pour tenter de le visiter : devant le doute qui plane de la part des moines, nous rebroussons chemin, déçus. Quelques instants après, un garçon nous rattrape dans la rue pour nous expliquer qu’un jeune moine est parti chercher la clef. La visite du monastère alors fermé s’effectue dans l’ombre, en compagnie de deux mini-moines en herbe. Impressionnés par le lieu et bien que nous soyons seuls, nous chuchotons pour ne pas déranger.

Nos retrouvailles avec Katmandou se poursuivent l’après-midi, installés sur le toit d’un restaurant espagnol… L’observation de la danse cyclique qui prend forme autour du stupa est captivante et zenifiante.

Circumambulation autour du stupa de Bodnath
Circumambulation autour du stupa de Bodnath

Depuis le milieu d’après-midi, la mousson nous dévoile un bon aperçu et la pluie ne cesse que le soir venu.

De nuit, les stigmates du tremblement de terre étaient assez peu visibles. Finalement, de jour, les dégâts sont bien visibles et l’impact de la catastrophe plus évident. Certains immeubles, trop endommagés, ont été complètement démolis laissant des trous béants dans un tissu urbain extrêmement dense. Ailleurs, selon l’ampleur des dégâts et les ressources disponibles, on reconstruit un bout, on consolide. Des milliers d’étais courageux tentent de braver les lois de la gravité en retenant, ici une façade, là un plancher… Le cœur de Thamel semble avoir été assez peu touché, du moins c’est l’impression que l’on a en parcourant les rues. Le même désordre fait de brique, de bois, de béton et de terre règne ici. En revanche, les temples et bâtiments historiques de la Durbar Square de Katmandou ont été très endommagés, quelques uns quasiment détruits. Un code couleur permet d’évaluer le risque: du vert pour les zones sûres et du rouge pour les édifices les plus menaçants.

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Temple de Durbar Square interdit d’accès

Le 12 août au matin, nous quittons Katmandou pour nous rendre à Pokhara. De là-bas nous prendrons ensuite un petit avion (si le temps et la visibilité le permettent) pour Jomson, point de départ officiel de notre trek au Mustang.